• se libérer
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    Intégrer des expériences difficiles ou douloureuses par la thérapie des schémas, l'EMDR-DSA®, l'intégration du cycle de la vie®.

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    Se libérer des troubles anxieux, dépressifs, somatiques ou dysfonctionnels, en mettant à jour ses encodages expérientiels et émotionnels, vers la transformation et l'évolution.

  • évoluer
    évoluer

    Préserver sa santé au travail par la psychologie clinique du travail, retrouver ses points d'appui et développer de nouveaux horizons.

  • s'équilibrer en couple
    s'équilibrer en couple

    Identifier les ressources et forces du couple pour traverser les épreuves ensemble.

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L'épuisement professionnel et le burn-out apparaissent souvent insidieusement, les manifestations sont variées et résultent des sollicitations auxquelles l'individu doit faire face au travail : fatigue psychique et émotionnelle, irritabilité, troubles de la mémoire ou de la concentration, difficultés relationnelles. 

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Le stress au travail est un déséquilibre entre ce que l'on demande à une personne de réaliser au travail, et les ressources dont cette personne dispose pour le faire. Le stress au travail qui tendrait à durer va impacter la santé de la personne, mais aussi le fonctionnement de l'entreprise elle-même. Des solutions existent dans les 2 cas.

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L'Intégration du Cycle de la Vie® est une technique nouvelle issue des avancées des neurosciences qui permet, sur quelques séances, de réparer un événement précis et, sur un temps plus long, d'apporter un apaisement et une base de sécurité dans le cas de traumatismes complexes.

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Les troubles psycho-émotionnels, somatiques ou idiopathiques sont en lien avec une adaptation-défense du cerveau à la suite d'un stress important, d'un choc ou d'un traumatisme. Les thérapies psycho-émotionnelles permettent, par un micro-choc en retour, de s'en libérer.

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LE COUPLE DU XXIᵉ SIECLE : UN LABORATOIRE EMOTIONNEL ?

 Je voudrais me sentir en sécurité, mais sans la routine. »


Cette phrase, prononcée maintes fois dans mon cabinet en thérapie de couple, est celle de Lucie, et résume à elle seule le dilemme du couple moderne. Ce couple d’aujourd’hui qui porte une double exigence : être à la fois un espace de stabilité émotionnelle et un lieu de désir, de sens et d’aventure. 

Jadis, la sécurité reposait sur la structure sociale ; aujourd’hui, elle se fonde sur l’engagement volontaire, le choix mutuel et la confiance entretenue.

Les théories récentes en psychologie de l’attachement et en neurosciences affectives confirment que le lien amoureux active les mêmes circuits neuronaux que ceux impliqués dans le sentiment de sécurité primaire. Mais dans ce même cerveau, les circuits du désir – ceux stimulés par la nouveauté, la surprise, l’inattendu – se nourrissent du risque et du mystère. 

Alors, comment faire cohabiter ces deux pôles ?

La passion, pour exister, réclame une part d’inconfort. 

La sécurité, elle, apaise. 

L’équation est fragile : trop de calme endort le désir, trop de chaos effraie le lien.

 

Le mythe du couple accompli

 

Lucie et Karim vivent ensemble depuis onze ans. Ils se disent heureux mais « fatigués de toujours essayer ». Fatigués de chercher le juste milieu : ni fusionnels, ni distants ; ni blasés, ni brûlés. Le couple du XXIᵉ siècle est devenu un laboratoire émotionnel, un territoire d’expérimentation, de construction identitaire autant qu’affective.

 

Le psychologue John Gottman a observé que les couples durables ne se distinguent pas par l’absence de conflit, mais par leur manière de réguler le désaccord. Non de rechercher l’évitement de la houle ou de la tempête, mais savoir naviguer à travers elle sans chavirer. 

 

Les partenaires modernes ne veulent plus simplement cohabiter ; ils aspirent à s’éveiller ensemble. Le couple devient un lieu d’apprentissage, de transformation, parfois même d’initiation.

Et c’est là que surgit la difficulté : à force d’attendre du couple qu’il soit le miroir, le refuge et le tremplin et bien d’autres, il risque de s’essouffler sous le poids des attentes. L’amour devient un projet, parfois un chantier permanent.

 

Du romantisme à la quête de sens

 

Autrefois, aimer signifiait durer. Aujourd’hui, aimer signifie évoluer. Le couple contemporain s’inscrit dans une logique existentielle : il n’est pas qu’un arrangement affectif ou social, mais un projet de sens.

Helen Fisher, anthropologue du lien amoureux, souligne que nos cerveaux n’ont pas fondamentalement changé : l’attachement reste un besoin archaïque. Ce qui a changé, c’est le contexte symbolique : nous voulons que ce lien nous révèle à nous-mêmes. Le couple devient le lieu où l’on souhaite devenir, se réaliser — être soi, mais mieux. Cette quête rend la relation plus consciente, mais aussi plus exigeante. Car le moindre écart ou silence est désormais lu comme un signe d’échec existentiel.

 

 

L’amour conscient : une illusion nécessaire ?

 

Le « nouvel amour » se veut lucide, mature, transparent. On se parle de ses traumas, on analyse nos blessures d’attachement…

Mais être en couple, c’est aussi tolérer une part d’inconnu. Dean Delis, dans ses travaux sur la dynamique du couple passionnel, décrit l’alternance naturelle entre rapprochement et éloignement : le rythme des vagues émotionnelles. Vouloir lisser ces ondulations pour ne garder que la tendresse stable revient à priver la relation de son élan vital.

En d’autres termes, le couple apaisé n’est pas l’opposé du couple passionné, il en est la version respirante. Le désir s’y régénère à condition d’accepter les micro-séparations – symboliques ou réelles – qui redonnent de l’air à la relation.

 

 

Sécurité affective et plasticité émotionnelle

 

Les neurosciences nous rappellent que le cerveau adore la sécurité… mais s’épanouit dans la variété. Le système limbique, siège des émotions, fonctionne comme un thermostat : trop de stress et il se ferme ; trop de confort et il s’endort.

Ainsi, dans le couple, maintenir la vitalité suppose une régulation alternée : créer du rituel pour sécuriser, mais aussi introduire de la nouveauté pour stimuler. Une étude longitudinale sur les couples satisfaits montre que la curiosité mutuelle – poser de vraies questions, redécouvrir l’autre régulièrement – entretient la sensation d’intensité bien davantage que les gestes romantiques.

Le couple moderne se joue donc entre deux polarités : la prévisibilité apaisante et la surprise régénératrice. C’est dans cette oscillation que la passion trouve un sol durable.

 

 

Le paradoxe du miroir

 

De nos jours, aimer, c’est aussi se confronter à soi-même. L’autre devient le révélateur de nos fragilités autant que de nos forces. Ce que nous exigeons souvent de l’amour – être compris, soutenu (voire réparé ?) – suppose que nous acceptions d’être vus, parfois sans fard.

 

Mais le couple ne peut pas tout porter : Il n’a pas pour vocation de guérir toutes les blessures d’attachement, même s’il peut en adoucir certaines. L’attente d’un amour qui répare s’épuise souvent sur le rivage de la réalité. Pourtant, nombreux sont ceux qui, à l’instar de Lucie, trouvent dans la souffrance un moyen détourné d’obtenir de la proximité, de l’attention ou de la légitimité à être pris(e) en charge. Cette dynamique, transposée à deux, devient le piège du « sauvetage amoureux ».

 

Le couple-miroir : terrain de croissance ou champ de bataille ?

 

Le couple contemporain ne supporte plus la stagnation. L’autre doit être moteur, partenaire de croissance – ou le lien est perçu comme « toxique ». Mais grandir ensemble suppose aussi d’apprendre à se séparer intérieurement : laisser l’autre différent, accepter qu’il évolue ailleurs, autrement. Les neurosciences sociales montrent que les circuits de l’empathie et ceux de la différenciation sont antagonistes : trop de fusion éteint la perception de soi ; trop de distance atrophie la connexion.

L’amour durable est donc un exercice d’équilibriste : maintenir son identité sans rompre la synergie. Les couples qui y parviennent traitent le lien comme une matière vivante : ils y reviennent, le choient, le réinventent.

Les partenaires ne cherchent plus seulement la compatibilité ; ils veulent la cohérence : des valeurs partagées, un langage commun, un horizon évoqué à deux. Pourtant, cette exigence de sens peut devenir insoutenable si elle n’intègre pas la finitude, l’imperfection, l’altérité. Aimer, ce n’est pas (se) fondre, c’est coexister.

 

Vers un nouveau contrat affectif 

 

Pour beaucoup, la fidélité n’est plus seulement une question d’exclusivité sexuelle, mais de loyauté émotionnelle. Partager ses doutes, ses espoirs, son monde intérieur devient la nouvelle forme de fidélité. Le véritable adultère n’est plus du côté du corps, mais du secret entretenu.

Le couple, aujourd’hui, revendique la liberté mais redoute l’abandon. Il recherche la fusion tout en proclamant son besoin d’autonomie. Il est, à l’image de notre époque, cognitivement saturé et affectivement exigeant. Pourtant, il demeure un refuge archaïque, un lieu de réparation silencieuse, une alliance qui permet, face à l’incertitude du monde, de sentir que l’on n’avance pas seul.

 

 

Aimer à deux, aujourd’hui, c’est accepter d’être tour à tour base et tremplin ; ancre et vent ; sécurité et vertige. 

Ce n’est pas résoudre le paradoxe, c’est l’habiter.

Et si, finalement, le couple du XXIᵉ siècle n’avait pas changé de nature mais seulement de conscience ? Non plus seulement lieu d’attachement, mais sanctuaire de sens, où l’autre devient le miroir vivant de notre humanité en construction.

 

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Marie-Christine ABATTE
Psychologue & Thérapeute

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CLOWNS : ARTISTES DU CHAOS

Nicholas est un homme d’affaires redoutable, froid, héritier d’un empire. Sa vie, organisée à l’extrême, n’a d’égal que sa platitude relationnelle, ou le glacial du marbre de la cuisine de sa somptueuse villa. Tout y est anticipé, contrôlé, calculé, et son anniversaire prochain n’est qu’une formalité pénible pour lui. Nicholas semble blasé de tout, y compris de la vie.

Pourtant, ce soir-là, en rentrant chez lui, une étrange vision l’arrête net : une marionnette-clown, allongée en travers de son allée, déposée là comme une invitation mystérieuse ; elle semble l’appeler à un jeu

Un clown, ambassadeur d’une facétie… ou d’un piège sérieux.

 

Les bouffons tragiques

Les clowns trouvent leurs racines dans les plus anciennes traditions du théâtre comique. Dès l’Antiquité grecque et romaine, on croise des figures similaires : Bromios, avatar de Dionysos, les serviteurs moqueurs des comédies d’Aristophane, ou encore les bouffons et fous de cour du Moyen Âge. Tous partagent une même essence : la transgression des normes, le renversement des codes, et une satire sociale incarnée dans l’absurde.

Le terme « clown » apparaît en Angleterre vers 1550, dérivé de clod, signifiant « motte de terre », suggérant l’image d’un paysan rustre et naïf. Les premiers clowns de théâtre, à l’instar de Richard Tarlton et William Kemp, improvisaient des scènes burlesques à la fin des tragédies shakespeariennes, offrant au public un contrepoint léger aux drames plus lourds.

 

Du théâtre au cirque

Avec l’essor du cirque au XVIIIe siècle, le clown devient une figure centrale. Joe Grimaldi, pionnier du clown moderne, introduit un jeu burlesque mêlant pantomime et expressivité exacerbée, accentué par un maquillage outrancier. À sa suite, l’Auguste — personnage maladroit et extravagant — s’impose, incarné par des légendes comme Grock, Popov ou Zavatta.

Au XXe siècle, le clown se popularise encore davantage, s’invitant au cinéma burlesque avec Charlie Chaplin et Buster Keaton. Il devient alors une icône du comique, oscillant entre innocence et subversion.

 

Une étrange peur

Si le clown est censé faire rire, il inspire aussi la peur. 

La coulrophobie ou peur irrationnelle des clowns, constitue un phénomène psychologique répandu.

Pourquoi une figure joviale peut-elle générer une telle angoisse ? Le maquillage outrancier du clown fige son visage dans une expression unique et artificielle : un sourire figé, des yeux disproportionnés, un nez rouge criard. Cette exagération du familier le rend inquiétant.

Freud évoque dans son concept « d’inquiétante étrangeté[1] » cette sensation de malaise provoquée par quelque chose de connu qui devient subitement étrange. Le visage humain, normalement vecteur de reconnaissance et de lien social, se trouve déformé par un maquillage qui en exagère les traits jusqu'à la caricature. Le clown incarne parfaitement cette dissonance : son apparence humaine est si déformée qu’elle devient perturbante, comme un masque qui empêche toute lecture authentique des émotions.

Ce paradoxe trouve un écho dans les expérimentations de Mary Ainsworth sur l'attachement[2] : Dans ses expériences[3], un enfant vit une situation apparemment banale - être dans une pièce avec sa mère - qui devient source d'anxiété par l'introduction d'éléments perturbateurs. Tout comme le maquillage du clown transforme le visage rassurant en masque inquiétant, le protocole d'Ainsworth transforme un contexte familier en source de stress. Dans les deux cas, c'est précisément la déformation du familier qui génère l'anxiété quand le visage devient masque, les émotions artificielles. On appelle « dissonance cognitive[4] » cette tension particulière entre le connu et l'inconnu qui caractérise l'inquiétante étrangeté, ce qui met le spectateur mal à l’aise. 

 

Bouffon malgré lui

Nicholas, l’homme d’affaires implacable, est déjà, sans le savoir, le bouffon de sa propre existence. Prisonnier d’un sérieux oppressant, il incarne l’opposé du clown : rigide, méthodique, inflexible.

Son frère Conrad décide alors de briser cette rigidité en lui offrant un cadeau énigmatique : une carte-cadeau, invitation pour un jeu « récréatif » et mystérieux, conçu pour se déployer lorsque toutes les conditions seraient réunies.

Cette intrigue n’est autre que celle de The Game[5], le film de David Fincher où Michael Douglas incarne Nicholas Van Orton, face à Sean Penn dans le rôle de Conrad. Un thriller psychologique où l'homme de pouvoir, persuadé de son contrôle absolu, se retrouve prisonnier d'un engrenage chaotique élaboré pour le pousser à bout… et le libérer.

 

How fragile we are[6]

Le clown se moque de l’autorité, incarne le chaos et l’absurde. Le “jeu” se transformera en épreuve absurde et en chaos, pour amener Nicholas _ l’homme autoritaire et contrôlant _ à affronter son adversaire le plus redoutable : l’imprévu. 

Au départ, Nicholas joue avec cynisme : il veut prouver qu’il ne peut pas être surpris.

Autant flatté que convaincu d’être au centre d’une mise en scène sophistiquée, il cherche à décrypter les mécanismes du jeu, d'en comprendre les rouages, d'anticiper les pièges tendus. Mais peu à peu, il perd pied. L’homme qui contrôlait tout n’est plus qu’un clown désespéré dans une tragédie dont les règles lui échappent. Il chute, littéralement et métaphoriquement, avant d’atterrir sur une croix placée là pour lui, point d’orgue d’une machination qui le dépasse.

 

« Discovering the object of the game, IS the object of the game[7] »

En anglais, « game » signifie à la fois “jeu” et “gibier”.

Au Québec, le film The Game sort sous le titre évocateur  de “Jouer avec la mort”.

Ce jeu macabre n’a pourtant qu’un but : ramener Nicholas à la vie. 

De magnat puissant et distant, il devient une proie traquée, forcée de redécouvrir son instinct primordial de survie. C’est aussi le paradoxe du clown : celui qui fait rire est aussi celui qui chute, celui qui trébuche ; celui qui, par sa maladresse, révèle l’essence même de l’existence.

Le jeu orchestré par CRS, la société organisatrice de jeux sur mesure,  a forcé Nicholas à abandonner ses certitudes, à toucher le fond pour renaître.

Nicholas a fait l’expérience de la fragilité.

Et il a appris que l’on peut se relever de tout, à condition d’accepter de lâcher prise.

 

Parfois, la vie elle-même envoie de mystérieuses cartes-cadeaux : une séparation, une maladie, une perte…La vie, une aire de jeu sérieux ? Certains y verront une opportunité d’y jouer, de se donner en spectacle, ou de se transformer durablement.

 

 

- Marie-Christine Abatte - Psychologue & thérapeute


 

[1] Inquiétante étrangeté, « Unheimlich » en allemand

[2] https://ligue-enseignement.be/la-theorie-de-lattachement-bowlby-et-ainsworth

[3] « La situation étrange » : https://podeduc.apps.education.fr/video/3527-video-1-situation-etrangemp4/?is_iframe=true

[4] Pour aller plus loin : https://fr.wikipedia.org/wiki/Dissonance_cognitive

[5] https://www.youtube.com/watch?v=SK0Pqh2fH2k

[6] Chanson écrite par Julio Iglesias et chantée par Sting (1994)

[7] Réplique du film The Game

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DE LA CREME AU BEURRE : ENTRE SURVIE ET RESILIENCE

Comme le disait Victor Hugo, « les plus désespérés sont les chants les plus beaux ». Cette vérité résonne particulièrement dans une histoire simple mais profonde, celle de deux souris confrontées à leur destin dans un seau de crème. Une parabole rendue célèbre par le film "Arrête-moi si tu peux" de Steven Spielberg, mais dont la portée dépasse largement le cadre cinématographique pour toucher aux fondements mêmes de notre capacité à survivre et à nous transformer.

 

La métaphore du seau de crème

 

Cette histoire, c’est celle exposée par Frank Abagnale _ père de Franck Abagnale Jr. incarné magistralement par Leonardo Di Caprio  _ lors d’un discours au Rotary Club devant un parterre de personnalités influentes : « Deux petites souris tombent dans un seau plein de crème. La première souris abandonne très vite la lutte et se noie. La deuxième souris ne renonce pas, elle se débat tant et tant qu’elle finit par transformer la crème en beurre. Et elle sort du seau... 

Messieurs, à partir de cet instant, je suis la deuxième souris ! »

Cette histoire nous rappelle les célèbres mots de Nietzsche : « Ce qui ne nous tue pas nous rend plus fort ». Au-delà de l'adage populaire, cette métaphore illustre une réalité psychologique plus profonde : la capacité de transformation face à l'adversité.

 

Entre neurobiologie et psychologie : les fondements de la survie

 

Steven Spielberg nous offre une fascinante illustration de virtuosité entre confiance en soi et instinct de survie, mettant en scène l’histoire vraie d’un adolescent de 16 ans connu pour être l’un des escrocs les plus recherchés des Etats-Unis dans les années 60, Franck Abagnale Junior.

Il est fascinant de noter que Steven Spielberg lui-même, ayant traversé le divorce difficile de ses parents à l'adolescence, a su transformer cette épreuve en force créatrice. Cette résonance personnelle avec l'histoire qu'il met en scène illustre comment nos expériences les plus douloureuses peuvent devenir le terreau de nos plus grandes réalisations.

C'est l'amygdale cérébrale, cette structure ancestrale nichée au cœur de notre cerveau, qui joue un rôle crucial dans notre réponse au stress. Comme l'expliquent LeDoux et Pine (2016), elle orchestre une combinaison de réactions qui peuvent soit nous paralyser _  à l'image de la première souris _  soit nous propulser vers la transformation  comme la seconde.

 

De la crème au beurre

 

Albert Camus écrivait : « Au milieu de l'hiver, j'ai découvert en moi un invincible été ». Cette image poétique trouve son écho dans les mécanismes de la neuroplasticité cérébrale. Nos expériences, même les plus éprouvantes, modifient littéralement l'architecture de notre cerveau (Davidson & Begley, 2020). La transformation de la crème en beurre n'est pas qu'une métaphore, elle illustre comment nos efforts persistants peuvent modifier la structure même de notre réalité.

 

La résilience face à l’adversité, un héritage ?

 

Nos capacités à transformer l'adversité en opportunité s'inscrivent dans un dialogue constant entre notre héritage et notre construction personnelle. Les travaux de Dweck (2017) sur la mentalité de croissance nous montrent que cette capacité de transformation n'est pas innée mais peut se cultiver. 

« Le plus court chemin de soi à soi passe par autrui » dit Paul Ricoeur. Cette transformation nécessite souvent un regard extérieur, un accompagnement, une reconnaissance de nos capacités en devenir.

 

Au-delà de la métaphore, l'histoire des deux souris nous rappelle que face à l'adversité, nous avons toujours le choix. Non pas le choix des circonstances bien sûr, mais celui de notre réponse. Comme le jeune Franck Jr écartelé entre un père déclassé et pathétique, et une mère tantôt proche, tantôt lointaine, « ce qui importe n'est pas ce qu'on fait de nous, mais ce que nous faisons nous-même de ce qu'on a fait de nous » (Sartre).

Plus qu'une histoire de persévérance, la transformation de la crème en beurre est une invitation à reconnaître notre capacité innée à transformer nos obstacles en opportunités, nos difficultés en forces. 

Une invitation à devenir, comme le suggérait Frank Abagnale, « la deuxième souris ».

 

Car au fond, comme nous le rappelle cette histoire, la résilience n'est pas tant dans notre capacité à résister qu'à nous transformer. Elle réside dans cette alchimie subtile qui transforme nos épreuves en expériences, nos obstacles en tremplins, notre crème en beurre.

 

Marie-Christine Abatte - Psychologue et thérapeute

 

Références

 

Davidson, R. J., & Begley, S. (2020). *The emotional life of your brain: How its unique patterns affect the way you think, feel, and live - and how you can change them.* Penguin Books.

 

Dweck, C. S. (2017). *Mindset: Changing the way you think to fulfill your potential.* Robinson.

 

LeDoux, J. E., & Pine, D. S. (2016). Using neuroscience to help understand fear and anxiety: A two-system framework. *American Journal of Psychiatry, 173*(11), 1083-1093. https://doi.org/10.1176/appi.ajp.2016.16030353

 

Citations littéraires et philosophiques référencées :

- Albert Camus, *L'Été* (1954)

- Victor Hugo, *Les Chants du crépuscule* (1835)

- Friedrich Nietzsche, *Le Crépuscule des idoles* (1888)

- Paul Ricœur, *Soi-même comme un autre* (1990)

- Jean-Paul Sartre, *Saint Genet : comédien et martyr* (1952)

 

Terminologie :

Plasticité cérebrale https://fr.wikipedia.org/wiki/Plasticité_neuronale 

Référence cinématographique :

Spielberg, S. (Réalisateur). (2002). *Catch me if you can* [Film]. DreamWorks Pictures.https://www.youtube.com/playlist?list=PLw0Bto8kaPJp_6tDO0IH5EbLkCUt0bb3r

https://fr.wikipedia.org/wiki/Steven_Spielberg

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